Dans un podcast animé par le Dr Laurent Karila, addictologue, le juré de The Voice (il rempile pour la nouvelle saison) se confie sans détour sur son cancer et ses traitements. Notre éclairage avec le cancérologue.
Pour rappel, un cancer du poumon a été diagnostiqué chez Florent Pagny en 2022. Une épreuve que le chanteur a abordé avec force et courage, entouré de sa famille, et qui a été compliquée par des rechutes.
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Un diagnostic en 2022 et deux rechutes depuis pour Florence Pagny
“Quand on est touché par cette maladie, même si à un moment les traitements font bien leur travail, elle a tendance à revenir, explique-t-il dans le podcast Addiktion annimé par le Dr Karila, addictologue que Medisite avait interrogé sur le sucre. Pour moi, elle est déjà revenue deux fois après la première, ça fait donc trois fois !”
Comme toutes les personnes soignées pour un cancer, surtout récidivant, Florent Pagny est depuis sous surveillance continue. Il devra contrôler la stabilité de la maladie tous les trois mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pendant les 3 années qui vont suivre. “Quand on fait les contrôles et qu’ils sont stables, on se dit tout va bien, mais pour trois mois (jusqu’au prochain contrôle, NDLR). C’est un peu particulier, même si la santé va bien.”
L’immunothérapie, pour prévenir les récidives
Le cancer du poumon est le 3ème cancer le plus fréquent en France et reste la première cause de mortalité par cancer, rappelle l’Institut National du Cancer. Toutefois, l’arrivée des immunothérapies il y a quelques années a révolutionné la prise en charge et le pronostic. “Dans le cadre d’un cancer très localisé et avec une tumeur de petite taille, on peut aujourd’hui atteindre les 90% de survie à 5 ans grâce aux différents traitements”, se réjouit le Dr Bertrand Mennecier, pneumologue et oncologue thoracique au CHU de Nancy.
Ces nouvelles molécules, qui font “sauter le bouclier” immunitaire, permettent ainsi à notre organisme de se défendre lui-même contre le cancer.
Une révolution dans l’approche thérapeutique et une efficacité inégalée jusque-là, notamment sur les cancers du poumon dits “non à petites cellules”, qui représentent 80% des cas. D’autant que l’immunothérapie, généralement bien tolérée, s’accompagne souvent de moins d’effets secondaires qu’une chimiothérapie.
Cancer du poumon : l’immunothérapie en première intention
Certains patients très réceptifs (ils sont de l’ordre de 25%) peuvent même se soigner avec l’immunothérapie seule. D’autres en revanche (parce qu’ils sont porteurs d’une maladie auto-immune par exemple) ne peuvent être soignés avec ces nouveaux traitements.
“Les patients sont toujours désolés quand ils n’ont pas accès à l’immunothérapie, explique encore le Dr Mennecier. Ils sont très demandeurs, car bien informés des atouts de ces traitements”.
D’autant que l’immunothérapie prévient efficacement les récidives, alors que les cancers localement avancés, sans doute le type de cancer dont souffre Florent Pagny compte tenu de son parcours, affichent un fort taux de récidive, de l’ordre de 50%.
Les plantes à la place de l’immunothérapie ?
Florent Pagny, lui, n’est pas traité par immunothérapie. “Là, il n’y a plus de traitement. Même l’immunothérapie. On s’est rendu compte un jour que ça ne marchait pas, il y avait des rechutes, on a laissé tomber” explique-t-il.
En revanche, il s’est tourné vers les médecines naturelles, en particulier, dit-il “la médecine chinoise”. Les plantes sont en effet très utilisées en médecine traditionnelle chinoise.
En revanche, ces soins de support peuvent soigner ou soulager des effets secondaires de la maladie ou des traitements mais ne peuvent évidemment pas remplacer l’immunothérapie (ou d’autres traitements conventionnels).
“Si l’immunothérapie ne fonctionne pas, précise encore le Dr Mennecier, on peut reprendre des protocoles de chimiothérapie ou se tourner vers des essais cliniques (vaccins par exemple) : de nouvelles molécules sont prometteuses dans les cas de résistance à l’immunothérapie.”