Il avait carte blanche. Le temps d’un après-midi, Ugo Humbert nous a invités à revisiter, avec lui, les lieux qui l’ont marqué à Metz. Moment rare avec l’un des meilleurs joueurs de tennis au monde.
Ugo Humbert est arrivé à l’heure. Décontracté. Jean sombre, veste claire et sourire aux lèvres, le numéro 1 du tennis français avait privilégié le symbole en fixant le point de départ de l’après-midi avec lui à l’ASPTT Metz.
Là où tout a commencé. Une étreinte chaleureuse à Michel Jacquemin, le directeur sportif, et un regard circulaire suivi d’un grand bonjour dans le club-house, un endroit que son papa Éric fréquente encore régulièrement après son double hebdomadaire avec quelques amis.
Ici, le Messin de 26 ans est chez lui et il ne voyait vraiment pas d’autre endroit que celui où il a passé « des centaines d’heures » pour rembobiner le fil de son histoire personnelle.
De sa ville, de sa région, il ne voit plus grand-chose. Devenu globe-trotter en même temps qu’un des meilleurs spécialistes mondiaux de son sport, Ugo Humbert a plus l’habitude de jongler entre les décalages horaires et les avions que de flâner place Saint-Louis ou de s’émerveiller devant la cathédrale Saint-Étienne. Mais il y reviendra.
Séance photos improvisées
Si l’emploi du temps est assez serré, un événement avec l’un de ses sponsors l’attendant dans un hôtel messin, le 14e joueur mondial tient d’abord à faire le tour des courts. Son environnement naturel.
Et en ce mercredi des écoles de tennis, sa présence va en surprendre plus d’un. Sur le court F qui porte désormais son nom, son entrée suspend même le temps.
Denis Le Reste, l’entraîneur du club, vient lui tendre la main et les enfants, hésitants devant un joueur qu’ils ont vu en finale du Rolex Paris Masters il y a quelques jours à peine, finissent par sortir les téléphones portables pour enchaîner une séance photos improvisée. « J’ai l’impression de me retrouver quand j’étais petit », sourit-il. « Le club a un peu changé, il s’est bien amélioré, le club-house, les courts aussi, et je suis content d’avoir pu voir les jeunes un peu. »
La suite de l’après-midi sera d’une simplicité déroutante. Pour parcourir les quelques kilomètres entre l’ASPTT Metz et les Arènes, le deuxième lieu où il tenait à s’arrêter, Ugo Humbert propose de monter en voiture avec lui. A une seule condition : « Il faut m’aider avec le chemin car ça fait longtemps et je ne me souviens plus de toutes les rues ».
L’incontournable cathédrale
Devant une enceinte encore en chantier après le dernier Moselle Open, il s’attardera sur son titre en 2023, évidemment « un moment très, très fort », mais aussi sur ses jeunes années, « à regarder les joueurs de haut niveau qui m’ont fait rêver et donné envie de jouer au tennis ». Avant de prendre la direction du centre-ville, là où il a grandi.
A quelques pas de l’ancienne boucherie familiale, Ugo Humbert souhaitait d’abord passer place Saint-Louis mais il bifurquera finalement dans la rue voisine de l’abreuvoir, curieux, pour jeter un œil à travers les grilles de l’école élémentaire Gaston-Hoffmann. Son école.
« C’est dingue comme rien n’a changé depuis l’époque où j’y étais », reconnaîtra-t-il, grand sourire aux lèvres. « Je m’y suis fait des copains avec qui je suis toujours en contact et je jouais au foot avec eux dans la cour. » Le FC Metz aurait-il perdu un potentiel attaquant d’exception ? On ne le saura jamais.
Et si l’heure tourne dans cet après-midi qui filait décidément bien trop vite, Ugo Humbert tenait à un dernier arrêt, au pied de la cathédrale Saint-Étienne. Incontournable, selon lui : « La cathédrale, c’est mon monument préféré, il représente vraiment ma ville et c’est un endroit fabuleux. » Orelsan avait donc raison : après avoir fait le tour du monde, tout ce qu’on veut, c’est être à la maison.
Ugo Humbert devant son école élémentaire. Photo Miguel Antunes