Inka Bause : Du Suicide de son Mari à sa Carrière Sabotée, la Revanche Amoureuse de la Star Courage
Pour des millions d’Allemands, son visage souriant est indissociable du succès et de la bonne humeur. Inka Bause, chanteuse adorée et animatrice de la célèbre émission “L’amour est dans le pré” (“Bauer sucht Frau”), incarne une forme de résilience et de proximité avec le public. Pourtant, derrière l’image de la femme pétillante et toujours positive, se cache une vie marquée par des drames d’une violence inouïe : une carrière brisée par ses engagements politiques, et surtout, la tragédie la plus intime et la plus destructrice, le suicide de son ex-mari. Pendant des années, Inka a porté seule le poids du deuil, de la culpabilité et des cauchemars. Mais aujourd’hui, près d’une décennie après l’impensable, elle a trouvé la force de se reconstruire et a même retrouvé l’amour. C’est l’histoire d’une survivante, une femme qui a touché le fond mais qui prouve que même après la nuit la plus sombre, le soleil peut à nouveau briller.
Née en 1968 à Leipzig, en Allemagne de l’Est (RDA), Inka Bause a baigné dans la musique dès son plus jeune âge. Fille d’un compositeur célèbre, elle devient elle-même une immense star de la pop est-allemande dans les années 80. La chute du Mur de Berlin en 1989 aurait pu signer la fin de sa carrière, comme pour beaucoup d’artistes de l’Est. Mais avec une détermination hors du commun, elle a su se réinventer, traverser les époques et rester une figure incontournable du paysage médiatique allemand. Sa récente participation à “The Masked Singer” a prouvé qu’à plus de 50 ans, elle n’avait rien perdu de sa pertinence.
Pourtant, cette carrière exemplaire a récemment connu un coup d’arrêt brutal. Une grande tournée prévue pour 2025 a été presque entièrement annulée, faute de ventes de billets suffisantes. Un échec cuisant qu’Inka Bause n’hésite pas à lier, en partie, à ses prises de position politiques. Dans une Allemagne où la montée de l’extrême droite est une réalité préoccupante, elle a choisi son camp : celui de la démocratie et de la tolérance, en s’opposant fermement au parti AfD. Ce courage lui a-t-il coûté une partie de son public ? Elle le pense, mais refuse de renier ses convictions.
Cette épreuve professionnelle, aussi dure soit-elle, n’est rien en comparaison du drame personnel qui a failli la détruire. À la fin des années 80, elle rencontre Hendrik Bruch, un musicien et compositeur talentueux. Ils deviennent un couple star, se marient en 1996 et accueillent une fille. Pour le public, ils forment une famille parfaite. Mais en coulisses, Hendrik mène un combat silencieux contre un ennemi invisible et dévastateur : la dépression. Le couple se sépare en 2005, mais reste lié par une affection profonde et la coparentalité. La maladie de Hendrik s’aggrave. En 2003 et 2004, il fait deux tentatives de suicide. Inka le soutient, tente de l’aider, mais se heurte à l’impuissance que ressentent souvent les proches de personnes dépressives.
Le 12 septembre 2016, la tragédie survient. Hendrik Bruch met fin à ses jours à l’âge de 53 ans. Pour Inka, c’est un séisme. Le deuil est immense, mais il est accompagné d’un cortège de sentiments torturants : la culpabilité de ne pas avoir pu le sauver, la colère, l’incompréhension. Elle avouera plus tard avoir dû prendre des médicaments pour rester psychologiquement stable, hantée par des cauchemars et le poids de ce drame. Elle doit rester forte pour sa fille, mais à l’intérieur, elle est brisée.
Pendant neuf longues années, Inka Bause a avancé, un pas après l’autre, apprenant à vivre avec cette cicatrice béante. Elle s’est jetée à corps perdu dans le travail, le sourire aux lèvres à l’écran, le cœur en miettes en privé. Elle n’a jamais cru qu’elle pourrait aimer à nouveau, que la vie pourrait lui offrir une seconde chance.
Et puis, l’inattendu s’est produit. Lors d’un événement caritatif à Berlin, elle a rencontré un homme. Un commissaire de police, de quatre ans son cadet, complètement étranger au monde du show-business. Entre eux, le courant est passé. Pour la première fois depuis une éternité, Inka s’est autorisée à baisser la garde. Elle a découvert une relation basée sur “la paix” et “la stabilité”, tout ce qui lui avait manqué. Cet amour inespéré a agi comme un baume sur ses blessures. Elle a retrouvé le rire, une certaine légèreté, une jeunesse qu’elle pensait perdue à jamais.
Ce nouveau bonheur a rejailli sur sa vie professionnelle. Ses tournages pour “Bauer sucht Frau” sont empreints d’une nouvelle énergie. Plus qu’une simple animatrice, elle est devenue une confidente, une femme qui comprend la douleur et qui peut désormais incarner l’espoir. Forte de son expérience, elle envisage d’écrire un livre sur son parcours, pour aider ceux qui traversent l’épreuve du deuil et de la dépression d’un proche.
L’histoire d’Inka Bause est une leçon de courage poignante. Elle nous rappelle que derrière les sourires les plus éclatants se cachent parfois les douleurs les plus profondes. Mais elle est surtout un témoignage puissant de la capacité de l’être humain à se relever, à transformer la tragédie en force et à s’ouvrir à nouveau à la vie. En partageant son histoire, elle offre un message universel : peu importe la profondeur de l’abîme, la vie réserve toujours une deuxième chance. Et parfois, l’amour arrive quand on s’y attend le moins, non pas pour effacer les cicatrices, mais pour aider à vivre avec.
