La vie d’une chanson et ses réécritures parfois étonnantes.
Joe Dassin (1969)
Diffusée par la sono, joué par les DJ, entonnée à tue-tête par le public, mais aussi par les people présents (cf. Anne Hidalgo) lors des différentes cérémonies des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la scie de Joe Dassin a connu cet été une nouvelle jeunesse grâce (ou à cause de… à vous de voir) au directeur musical de l’événement, Victor Le Masne. Devenue hymne fédérateur, cette chanson est en réalité une adaptation en français par l’incontournable Pierre Delanoë du Waterloo Road de l’obscur groupe anglais Jason Crest, sorti en 1968. Au départ, elle n’apparaît qu’en face B d’un 45 tours dont la face A est le Chemin de Papa. C’est pourtant Les Champs Elysées qui devient le tube de l’album du même nom. Un succès planétaire grâce à des interprétations de Dassin en allemand, italien, en japonais et même en anglais. La boucle est bouclée.
NOFX (1997)
On comprend pourquoi la presse alternative américaine a souvent qualifié ces Californiens de «groupe le plus drôle du rock’n’roll». Il suffit d’entendre cette reprise franchement hilarante où le chanteur déluré Fat Mike semble faire des efforts gigantesques pour beugler avec un minimum d’accent le texte de Pierre Delanoë. Et pendant ce temps, ces camarades débonnaires tricotent joyeusement des riffs metal punk, tandis qu’une trompette vient illuminer le refrain. Carrément potache. Et c’est bien ce qui gêne les tenants d’une certaine orthodoxie hardcore par rapport à ce gang de Los Angeles qui ressemble à une grosse blague. Mais n’était-ce pas le cas de toutes les formations de cette génération les Green Day, The Offspring ou autres Weezer ? Ah, on savait rigoler à l’époque. A noter que la reprise fut un des moments jubilatoires de leur concert de 2019 à l’Elysée-Montmartre à Paris. Logique.